Grande nouveauté des années 80, la chirurgie réfractive a fait faire à l’ophtalmologie un grand bond en avant.
C’est une chirurgie qui a pour but de corriger les anomalies de la réfraction pour obtenir une vision sans correction équivalente à la vision préopératoire corrigée (par lentilles ou lunettes). Elle traite la myopie, l’hypermétropie et l’astigmatisme. Dans certaines conditions, la presbytie.
Un peu d’histoire
La chirurgie de la myopie a débuté au cours des années 1980 en Russie avec les travaux du docteur Fiodorov, puis aux Etats-Unis et en Amérique du Sud et enfin en Europe.
La première technique utilisée était celle de la kératotomie radiaire qui consistait à réaliser 8 incisions radiaires profondes à la périphérie de la cornée à l’aide d’un bistouri diamant.
Cela avait pour effet d’aplatir la cornée centrale entraînant une « démyopisation ».
Bien sûr, la technique manquait de précision et avait quelques inconvénients, dont la fragilisation de la cornée, mais elle a néanmoins représenté un réel progrès, et ouvert la porte aux multiples travaux qui ne se sont depuis jamais arrêtés.
Très vite, en effet, le professeur Joaquim Barraquer en Colombie inventa une technique très ingénieuse : le kératomileusis. Cela consiste à enlever une lamelle du stroma cornéen, à le congeler pour pouvoir le sculpter puis à le remettre en place, après avoir modifié ainsi la puissance cornéenne.
Cette technique risquée, compliquée et peu sûre, est toutefois l’ancêtre du LASIK.
Le principe étant né, il suffisait alors d’adapter la technologique pour parvenir à faire de manière plus précise, ce qui avait été réalisé mécaniquement.
Le laser était l’instrument rêvé et le Laser Excimer est né du fruit de toutes ces recherches.
Dès les années 1990, le Laser Excimer a été commercialisé et les premiers patients opérés selon la méthode de la Photo Kératectomie Réfractive.
En 1991, à Toulouse, le Docteur Raymond de Saint-Martin, issue d’une famille d’ophtalmologistes depuis quatre générations, s’équipait du premier Laser Excimer de la région et formait quelques confrères désireux de se lancer dans l’aventure de la chirurgie réfractive.
En 1994, le LASIK fait son apparition, utilisant le même laser, mais perfectionnant le procédé grâce au microkératome qui permet de réaliser le traitement dans le stroma cornéen et d’avoir ainsi une récupération visuelle plus rapide et sans douleur importante.
Depuis 1994, le LASIK reste la voie royale de la chirurgie réfractive. Bien maîtrisé, il permet un résultat sûr et définitif.
Si les débuts de la chirurgie réfractive ont été centrés sur la myopie, les évolutions successives ont permis ensuite de traiter avec succès les hypermétropes et les astigmates.
La chirurgie de la presbytie reste quant à elle, le challenge de la chirurgie réfractive.
En attendant, d’autres techniques existent pour essayer de restaurer l’accommodation.